Filière REP Tabac : quels engagements ?

Si les objets électriques et électroniques doivent faire l’objet d’une collecte et d’un traitement, d’autres professionnels sont tenus de faire plus que « vendre » leurs produits. Cela est le cas notamment pour les professionnels de tabac. Explications.

Filière REP Tabac : de quoi parle-t-on ?

Outre les dégâts sur la santé pour les fumeurs et les personnes qui subissent le tabagisme passif, les mégots de cigarettes ; soit ce qui reste de ce produit après la combustion ; constituent un véritable fléau en matière de pollution.

On peut bien entendu en premier lieu parler de pollution visuelle car généralement, les mégots sont jetés à même le sol. Chaque année, ce sont des milliards de mégots, rien qu’en France, qui se retrouvent ainsi par terre, chacun mettant 14 ans à se dégrader dans la nature.

Beaucoup d’entre eux, jetés dans les caniveaux vont polluer mers et océans et sont après le plastique, la deuxième plus grande cause de pollution.

C’est pour responsabiliser les producteurs que la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire ; sous l’égide de l’ALCOME ; a été mise en place avec la filière REP tabac. Sous couvert d’une éco-contribution versée par les fabricants et les distributeurs de tabac, cet organisme met des actions en place dans le but de gérer les déchets que représentent ces milliards de mégots.

Par exemple, les collectivités peuvent recevoir des aides financières pour acheter des cendriers de collecte un peu spéciaux : au lieu de se contenter de récupérer les mégots de cigarettes, ces derniers sont ensuite vidés pour que leur contenu fasse l’objet d’un recyclage.

En effet, à part certaines substances toxiques qui ne peuvent être valorisées qu’en laboratoire spécialisé, on peut réutiliser chaque élément qui compose un mégot.

Recycler les mégots de cigarette : c’est possible

Les mégots jetés dans l’espace public devant diminuer de 35% en 2025 avec une autre échéance en 2026 (40%), il est vraiment temps de se mobiliser ; ce qui est tout à fait possible par le biais de la filière REP tabac et les organismes écoresponsables.

Si les entreprises, les collectivités, les structures publiques se munissaient toutes de cendriers de collecte (on peut en trouver en différentes formes mais aussi différentes tailles), la pollution que représentent les mégots pourrait être considérablement réduite.

En effet, quand les mégots arrivent en centre de tri, chaque élément est séparé des autres et fait l’objet d’un traitement afin d’enlever les résidus de produits chimiques et toxiques, mais aussi les odeurs. On sait très bien maintenant comment recycler le papier du reste du mégot.

Mais il reste souvent quelques brins de tabac. Il s’agit d’une matière organique et à ce titre, elle peut trouver sa place dans un bac de compostage. Au bout de quelques temps, avec le reste des aliments que l’on n’utilise pas en cuisine (épluchures, marc de café…), le tabac servira à enrichir la terre dans des jardins.

L’acétate de cellulose, quant à elle, va jouer un rôle étonnant. Comme il a été prouvé que ce produit est très isolant, il est transformé dans le secteur du bâtiment en matériaux pour renforcer les performances thermiques d’un bâtiment.

Dans la filière textile, on la transforme en intérieur de manteaux chauds pour l’hiver. Un cercle vertueux qui peut donc permettre de transformer une catastrophe écologique si tous les acteurs en place se mobilisent.

Par des actions de sensibilisations (le kit de communication est également fourni par l’ALCOME), la REP tabac permet d’expliquer aux fumeurs pourquoi ils doivent rechercher de tels cendriers, au lieu de jeter leurs mégots sur le sol.

Il est évident que quand on voit des océans pollués ou encore des marées de mégots, les images et les chiffres effarants peuvent inciter les français de plus en plus proches de la nature, à changer leurs habitudes pour mieux agir…